Les Ponts de la Meurthe
Ce n'est qu'au milieu du XIXème siècle par suite de la création de la ligne de chemin de fer Paris Strasbourg que fut décidé l'établissement d'un pont sur la Meurthe.
En 1841, la ligne de chemin de fer Paris Strasbourg est projetée. La commune offre une subvention de mille francs si le chemin de fer passe à Nancy et au besoin les terrains communaux nécessaires pour le parcours de la voie.
1845, le rapport de l'ingénieur Guibal demande la création d'une station à Blainville, sur la rive droite de la Meurthe; mais à condition que la commune fasse un pont pour établir la communication avec les communes de la rive gauche.
Aussitôt que fut prévue la construction de la voie ferrée puis l'établissement d'une station, une demande d'autorisation de construction d'un pont était formulée. Le devis fait par l'ingénieur Duhoux l'avait projeté à l'endroit actuel pour raison de solidité et d'économie; mais la majorité du Conseil Municipal avait demandé pour l'avantage des habitants et à cause de la montée trop rude (rue Galliéni) qu'il fut à cent cinquante mètres en amont. Pourtant, après bien des transactions, l'ingénieur eut gain de cause.
Le pont en pierre, prévu tout d'abord devait coûter 93000 frs. C'était une dépense trop forte pour la commune, d'autant plus que le péage proposé par la municipalité et qu'auraient dû payer les étrangers à la commune, n'était pas autorisé. On se contenta donc d'un pont en bois, dit "à l'américaine" comme celui de Bainville aux Miroirs sur la Moselle que les conseillers municipaux allèrent visiter tout exprès. La dépense ne fut que de 44371.27 francs.
![Le pont de fer.jpg](https://static.wixstatic.com/media/329f06_6e82c631a3764f9ab3d85e360435ac95~mv2.jpg/v1/fill/w_490,h_324,al_c,q_80,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/Le%20pont%20de%20fer.jpg)
Les travaux ne commencèrent qu'en 1849 sous la direction de l'entrepreneur Gourieux. Une pétition de cent trente deux habitants, réclamant l'affouage non délivré, par ce qu'il était réservé pour les dépenses prévues, prétend que le pont "n'est utile que pour favoriser les intérêts personnels de quelques propriétaires de la commune". On ne comprend pas pareil aveuglement ou manque de foi: non seulement les travaux de la voie ferrée avançaient, mais les 252 habitants chefs de ménage, avaient alors des portions de pâtis au delà de la Meurthe et même les affouages réclamés s'y trouvaient.
Ce pont route en bois n'a été réceptionné que le 1er septembre 1853. La dépense était couverte par une coupe extraordinaire du quart en réserve, par le revenu des affouages et par un emprunt au Crédit Foncier. La commune de Damelevières avait offert une somme de 7000 francs, refusée par la municipalité de Blainville, qui la jugeait insuffisante alors qu'elle pensait d'ailleurs que la commune serait indemnisé par un péage mais qui fut refusé.
![napoleon-3-photo.jpg](https://static.wixstatic.com/media/329f06_d09a67e783d94923bc2e51be69b1ccb2~mv2.jpg/v1/fill/w_419,h_603,al_c,q_80,enc_avif,quality_auto/napoleon-3-photo.jpg)
Un chemin d'accès au pont se détacha de la route de Blainville à Damelevières. La montée y était vraiment rude, c'est un fort coup de collier pour les chevaux (rue Galliéni)
Entre temps la ligne de chemin de fer était terminée et avait ouverte au public le 12 août 1852 L'inauguration de la ligne de Paris jusqu'à Nancy avait eu lieu le 17 juin 1852 et le trafic ouvert le 19 juin. Sarrebourg-Strasbourg était déjà en exploitation. Le 22 juillet 1852, Napoléon III arrive à Lunéville venant de Strasbourg où il assista à l'inauguration du pont de chemin de fer sur le Rhin (pont dit de Kehl). Le lendemain 23 juillet, il passait en gare de Blainville (ancienne gare sur le territoire de Blainville).
En 1883, le pont de bois trop fatigué dut être reconstruit. "Un pont provisoire avait été établi sur la rivière à cent mètres environ en amont du confluent avec le canal de fuite du moulin, pour ne pas gêner les flottes". Il semble qu'il n'ait pas été établi de pont sur le dit canal en regard du pont provisoire sur la rivière. Il fallait donc emprunter le pont "de l'usine et du moulin" à cet effet et traverser le pâquis entre deux eaux.
Les communes voisines participèrent à la dépense nécessitée par le nouveau pont et la filature offrit une aide importante. Le pont nouveau fut un pont en fer reposant sur deux piles en pierre construites dans la rivière, soit trois travées. Dès sa mise en service, il se révéla trop étroit puisque deux voitures ne pouvaient s'y croiser et que le cylindre à vapeur ne pouvait le franchir et devait passer par Rosières.
![Le%20pont%20de%20fer%20d%C3%A9truit_edit](https://static.wixstatic.com/media/329f06_8cb42bfa1fa84b3590b47da5e994c10f~mv2.jpg/v1/fill/w_468,h_307,al_c,q_80,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/Le%2520pont%2520de%2520fer%2520d%25C3%25A9truit_edit.jpg)
![Le%20pont%20de%20fer%20avec%20le%20pont%](https://static.wixstatic.com/media/329f06_3a81ac55f9aa468682dc6c9a962fb55b~mv2.jpg/v1/fill/w_451,h_295,al_c,q_80,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/Le%2520pont%2520de%2520fer%2520avec%2520le%2520pont%25.jpg)
Ce pont devait être utilisé jusqu'en août 1914. C'était la première guerre mondiale. Le 23 août, les allemands sont à Lunéville où les ponts de la Meurthe ont été détruits la veille. On les signale bientôt sur la route de la gare qu'ils ont atteinte par la forêt de Vitrimont. Les ponts de Blainville sur la Meurthe, déjà minés, sont coupés au début de la nuit du 23 au 24 août. Il en est de même à Mont sur Meurthe. Durant cette même nuit, les allemands qui ont occupé l'abattoir de Blainville rétablissent un passage sur la rivière à l'aide d'un pont de bateaux tout neufs en aluminium, à quelques mètres en aval du pont route coupé.
Le 24 août au matin l'ennemi entre à Blainville vers 7h par la route de la gare et le pont de bateaux tandis que leur cavalerie arrive venant de Lunéville par Mont sur Meurthe, le pont route de la Mortagne à Mont sur Meurthe n'ayant pas été détruit.
Mais dès le lendemain, il doit se replier. Dès 11 heures du matin, ce repli est déjà visible et à 16 heures Blainville est entièrement évacué. Le pont de bateaux est abandonné. Il servira comme passage provisoire pendant quelques jours avant d'être relevé par l'armée française. Une traille est mise en service à son emplacement. Elle fonctionnera pendant une bonne partie de l'année 1915 jusqu'à ce que le Génie Maritime ait remplacé le pont détruit par un nouveau pont en fer qui restera en service jusqu'en 1928. Ce pont était plus étroit que le pont détruit et ne permettait pas une double circulation.
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![079_001_edited.jpg](https://static.wixstatic.com/media/329f06_5cde147930fe4c1fa36a37b221f51aaa~mv2.jpg/v1/fill/w_472,h_295,al_c,q_80,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/079_001_edited.jpg)