Les ponts de chemin de fer
LE PONT DU CHEMIN DE FER DIT D'EPINAL
La ligne de Paris Strasbourg était entrée depuis peu en exploitation qu'une ligne Nancy Gray était mise à l'étude. Cette nouvelle voie prendra naissance sur la voie Paris-Strasbourg, à Blainville. Le projet primitif prévoyait le départ peu après la station de Blainville - alors existant au pied du Haut des Places- puis la traversée de la Meurthe derrière la filature, puis la montée en direction de la ferme Saint-Antoine et la traversée de la forêt du Vaquenat. Ce tracé ne fut pas retenu, on lui substitua le tracé que suit actuellement la voie dite d'Epinal. Cela entraîna le déplacement de la gare de Blainville d'environ un kilomètre en direction de Nancy. Elle se trouva alors sur le territoire de Damelevières tout en conservant son appellation de "Blainville la Grande"
Les travaux de construction de cette nouvelle ligne à double voie commencèrent en 1855. Ils étaient importants et comprenaient notamment un long pont en courbe, presque à la sortie de la nouvelle gare, pour franchir la Meurthe. Ce pont en pierre comporte sept arches, il est un peu plus large que nécessaire pour les deux voies car il réserve sur le coté ouest (aval) un passage pour piétons. Ce passage permet aux habitants de Damelevières et d'au-delà de gagner la nouvelle gare sans avoir besoin de faire le détour par le pont route de Blainville. Ce dit sentier est prolongé de part et d'autre le long de la ligne au pied du remblai et aboutissant vers le sud à la route de Blaniville Damelevières, et vers le Nord à un passage souterrain sous les voies de chemin de fer à l'entrée de la gare nouvelle.
LE PONT DE MONT SUR MEURTHE
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En 1882, une nouvelle ligne de chemin de fer à voie unique de Mont Sur Meurthe à Rambervillers est mise en service, une gare ayant alors été créée à Mont Sur Meurthe (rive droite de la rivière). Il fallut un nouveau pont pour franchir la Meurthe. Ce fut un pont en pierre de cinq arches. Ce pont sert non seulement pour le chemin de fer mais aussi pour une route, qui assure la communication entre le village et la gare.
LES DESTRUCTIONS DE LA GRANDE GUERRE
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Le pont d'Epinal détruit à ses deux extrémités le 23 aoput 1914, par erreur paraît-il, n'a en aucune manière retardé les allemands, mais il gêne beaucoup nos armées qui se trouvent privées de communication ferroviaire avec Epinal et au-delà. Aussi, dès la nuit du 27 au 28 août une première compagnie du 5ème régiment du Génie débarque à la gare de Blainville pour opérer la réparation. Dès le lendemain deux autres compagnies arrivent avec du matériel. Il fallut d'abord construire un pont provisoire sur piles en béton, en amont du pont coupé pour supporter une voie unique en attendant la reconstruction des deux arches détruites. Cette dernière réparation prendra plusieurs mois et les voies normales ne furent rétablies qu'au cours de l'année 1915. Les piles en béton construites pour supporter les voies provisoires resteront en place. On ne les démolira que plusieurs années après la fin de la guerre lorsqu'on aura constaté que certaines d'entre elles occasionnaient des remous dans le courant de la rivière, remous qui affouillaient les fondations de quelques piles du grand pont.
Parallèlement à ces travaux, l'armée répara provisoirement d'une part le pont sur la Meurthe à Mont sur Meurthe, ce qui permit la reprise du trafic ferroviaire, la réparation définitive ne sera entreprise qu'après la fin de la guerre. D'autre part elle construisit des passerelles en bois sur pilotis; assez fortes pour supporter le passage des voitures: à Damelevières entre le village et la gare, puis à Mont sur Meurthe en aval du pont de chemin de fer, au nord du village. La proximité du front dans la région faisait ressortir l'importance des ponts sur la Meurthe et leur nécessité.
1926. Pont route de Damelevières. La passerelle militaire en bois entre Damelevières et la gare est remplacée par un pont en ciment de trois larges arches. La chaussée d'accès est fortement réhaussée car elle doit aboutir à un pont nouveau au dessus du chemin de fer, pont qui remplace le passage en dessous existant jusqu'alors à la sortie est de la gare et qui permettait d'accéder à cette gare. Le sentier qui donne accès au passage réservé aux piétons sur le pont du chemin de fer d'Epinal au dessus de la Meurthe est fermé, de même que le passage pour les piétons devenu inutile.
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1928. Enfin, c'est le tour du pont de Blainville d'être remplacé. Le pont en fer lancé par le Génie militaire en 1915 est relevé et à son emplacement on établit un pont en ciment armé pour une circulation sur deux voies. Durant les travaux une passerelle pour piétons seulement est accolée au pont coté amont.
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A Mont sur Meurthe, le pont mixte a été réparé, mais la passerelle militaire en bois construite en aval a dû être fermée puis démolie sans remplacement.
Ce pont exigea un gros entretien à cause de l'importante circulation qu'il dut supporter.
Après la guerre, en attendant la reconstruction du pont, on dut pour le renforcer, remplacer les poutres de bois par des poutrelles en fer. Et c'est ainsi que le pont provisoire servit jusqu'en 1952. Mais l'usure était telle qu'en juin 1951 un arrêté préfectoral dut y interdire la circulation de tous les véhicules.
Le nouveau pont mis en service en 1952 est un pont en béton armé reposant sur trois piles et deux culées. On l'a agrandi d'une travée vers le nord en élargissant le lit de la rivière, pour assurer un meilleur écoulement des eaux en période de fortes crues (en 1910, 1919, 1947 notamment la rivière ayant débordé a envahi et coupé la route de la gare). Ce pont a environ 125 mètres de long, il semble encore trop peu large pour assurer facilement le croisement de deux véhicules et cela d'autant plus que l'usage de gros porteurs routiers se développe rapidement.
Parallèlement à la reconstruction complète du pont de Blainville, les ponts pour la voie ferrée stratétique -pont Rouge- et le pont route de Damelevières ont été remis en état.
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LE PONT ROUGE
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La guerre terminée, outre les réparations, l'utilité d'une liaison directe entre Epinal et au delà avec Lunéville est reconnue. Une voie de raccordement entre les voies de Lunéville et celles d'Epinal, évitant le passage par la gare de Blainville, est mise en construction, voie militaire, "stratégique" dont la réalisation fut faite principalement par le Génie militaire. Cette ligne devant franchir la Meurthe, un nouveau pont dut être construit entre le pont route de Blainville et le pont ferroviaire d'Epinal. C'est un pont de cinq arches, en grès rouge -au moins extérieurement- d'où le nom de "Pont Rouge". Ce pont est très élevé au dessus de la rivière, c'était en 1922-1923.
GUERRE 1939 1945
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En 1940, juin, les ponts sur la Meurthe ont été coupés devant l'avance allemande, isolant la gare et le quartier du Haut Des places du reste du village. Les quatre ponts étaient minés: les deux ponts route et les deux ponts du chemin de fer.
Dés le début de l'occupation allemande on procéda à une réparation provisoire du pont route de Blainville et à une réparation définitive de la coupure du pont de chemin de fer de la ligne d'Epinal. Le pont de la ligne stratégique fut laissé en l'état.
En 1944, lors d'un bombardement aérien, une bombe atteignit le pied d'une des deux piles du pont route de Blainville et la pulvérisa coupant le pont provisoirement réparé. On construisit alors un pont de secours qu'on accola au pont détruit, coté amont.
Depuis un peu plus d'un siècle, que de ponts n'ont-ils pas été construits et aussi démolis sur ce petit secteur de la Meurthe où précédemment - et pendant des siècles- on s'est contenté d'un gué puis d'un bac!
André Villain - 1969