Le franchissement de la Meurthe
![Le%20pont%20de%20fer_edited.jpg](https://static.wixstatic.com/media/329f06_334d2ad153a94fdc92787a02f534b0dd~mv2.jpg/v1/fill/w_600,h_386,al_c,q_80,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/Le%2520pont%2520de%2520fer_edited.jpg)
Le gué
Longtemps le trafic à travers la Meurthe s'est effectué par le gué. Ce gué se trouvait sur le tracé du chemin qui de Blainville conduisait à Dombasle, Hudiviller, etc.. Ce chemin quittait la grande rue de Blainville, suivait la rue du Bac (actuelle) et se dirigeait vers le pont actuel sou la voie ferrée de "raccordement" (le pont Rouge)... Le gué était pavé de grosses pierres plates. Il servait pour la rentrée des bois tirés des coupes du Haut des Places et pour les troupeaux allant à la pâture sur la rive droite de la rivière. Il a encore été utilisé en septembre 1944 par les chars américains à la poursuite des Allemands en retraite. Depuis il a disparu lors des travaux de dragage et d'extraction de sable et de graviers pratiqués dans le lit de la Meurthe "entre les deux eaux"
![plan%2520blainville%25201860_edited_edit](https://static.wixstatic.com/media/329f06_993df1dc557b47dcac6c55ce8d16baac~mv2.jpg/v1/fill/w_600,h_412,al_c,q_80,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/plan%252520blainville%2525201860_edited_edit.jpg)
En 1587, il est question de ce gué dans un texte que donne l'abbé Ed Chatton sous Itinéraire de ravages des reitres en Lorraine sous la conduite du duc de Bouillon . Le 5 ou 6 septembre ayant passé la rivière avec environ trois cents lances et cent arquebusiers à cheval déloge du village de Blainville trois cornettes de reitres et leurs lansquenets, puis il se retire et prévoit "que le sieur de la Chastre prendroit mille ou douze cens harquebuziers et cinq cens chevaux et s'achemineroit au village abandonne (de Blainville) et passeroit la rivière pour y entrer à gué vis à vis du dit village; l'infanterie eust pu avoir de l'eau jusques près de la ceinture, mais lors il ne faisoit pas encore froid..."
Les reitres étaient une cavalerie légère d'origine germanique, sortes de mercenaires qui se vendaient soit aux chefs catholiques, soit aux protestants pendant les guerres de religion. Une cornette était un ensemble de huit à neuf mille chevaux. Les lansquenets sont des mercenaires.
Ici, en l'occurrence, ce sont les chefs protestants, le roi de Navarre et le prince de Condé, qui attendent les renforts de Jean Casimir, régent de l'Electorat Palatin sous forme donc d'une importante armée composée de lansquenets, de reîtres et de quelques milliers de Suisses et de volontaires de Montbéliard, assemblés dans la plaine de Strasbourg au début d'août 1587 et rejoints par les troupes françaises de Guillaume Robert de la Mark, duc de Bouillon. Cette expédition, dite des reîtres, allait ravager la Lorraine en août et en septembre, entre Blâmont et Toul. (études touloises.fr)
![v39_0682_edited.jpg](https://static.wixstatic.com/media/329f06_205ae9c4ddd047b08781fa4da52bc07f~mv2.jpg/v1/fill/w_600,h_278,al_c,q_80,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/v39_0682_edited.jpg)
Le bac
![t%C3%A9l%C3%A9chargement_edited.jpg](https://static.wixstatic.com/media/329f06_1017dd3dfea84fe2a37651cbd5974ac8~mv2.jpg/v1/fill/w_377,h_222,al_c,lg_1,q_80,enc_avif,quality_auto/t%25C3%25A9l%25C3%25A9chargement_edited.jpg)
En 1608, Jean Poirot, seigneur de Blainville, obtint de Henri II, duc de Lorraine, l'autorisation de faire construire un ponton ou grande barque sur la rivière de Blainville contre rétribution à l'abbaye de Moyenmoutier, possesseur de la rivière , de soixante dix francs par an, le passage se faisait un peu en aval des gués de la rue du Bac, soit à la pointe de l'île de l'entre deux eaux.
Redevances à payer pour le passage: homme à pied-8 deniers, à cheval, un gros boeuf-8 deniers, jument-6 deniers, mouton ou porc-2 deniers.
On s'étonne un peu qu'il ne fut construit qu'un bac et non un pont, si on remarque que d'après les comptes du Trésorier Général de Lorraine, année 1570/1571, un habitant de Blainville, Nicolas L'Huillier a reçu la somme de cent francs, monnaie de Lorraine "que de grâce spéciale Monseigneur lui accorde pour l'artifice et manière de faire ponts, cintres et autres choses de quelle longueur elle soit, soit en rotondité, soit en ligne droite, qu'il a nouvellement inventé." L'application à Blainville a-t-elle été envisagée? Le coût de la réalisation a-t-il été un obstacle? On l'ignore.
![Henri_II_duc_de_Lorraine.jpg](https://static.wixstatic.com/media/329f06_5c33c5fd0d99446c9d63ea8a8fd7dbe1~mv2.jpg/v1/fill/w_238,h_262,al_c,q_80,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/Henri_II_duc_de_Lorraine.jpg)
1621 Antoine de Lenoncourt devient propriétaire du Bac comme unique seigneur de Blainville.
1625 le bac est emporté par la violence des grandes eaux, jusqu'au pâquis de Vigneulles. Récupéré, il reprend son service qu'il assurera malgré les vicissitudes des temps. En 1644, le village de Blainville est réduit à quatre "feux" (quatre familles). En 1708 il compte 475 habitants.
1781, de l'estimation du Marquisat de Blainville à cette date, faite par M. Varinot, procureur du Roi à Nancy, on tire: "le bac, le droit de passage, la pêche sur le ban de Blainville, dans la rivière de Meurthe, qui est considérable et qui porte des voiles, sont laissés à cinq cens livres par an à Levêque, cette rivière flue, y compris les sinuosités sur le ban, l'espace d'une bonne demi-lieue.."
Après la Révolution disparut le bac de Blainville.
Il faut attendre 1830 pour son rétablissement. Depuis la Révolution, le bac de la Meurthe n'existait plus. Il y avait seulement quelques nacelles pour l'usage personnel. Par contre pour les voitures et les cavaliers le passage à gué était toujours utilisé. Il fallait aller à Lunéville, en amont, ou à Rosières, en aval, pour trouver un pont sur la Meurthe.
C'est à la suite d'une délibération du 7 janvier 1830, sur la demande du directeur des contributions directes du département de la Meurthe qu'est décidé l'établissement d'une nacelle pour le passage du public à l'emplacement de l'ancien bac seigneurial. La commune ne demandera aucune indemnité pour le point d'amarement à condition de laisser le passage gratuit aux Maire, Adjoint, garde champêtre et garde forestier dans l'exercie de leurs fonctions. Il y a donc désormais un "passager" (on ne disait pas passeur) ou "barquier". Il habite une petite maison isolée non loin du bac. Ce fut Prévôt en 1836, le dernier fut Jeanroy en 1851.
![passages-et-peages-rivieres-perigord.jpg](https://static.wixstatic.com/media/329f06_ea87ba79cb5c4225ba919339a407d096~mv2.jpg/v1/fill/w_471,h_262,al_c,q_80,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/passages-et-peages-rivieres-perigord.jpg)